Cables diplomatiques confidentiels - Larry Adler était-il communiste? La question peut paraître sans intérêt voire inconvenante. Un artiste ne doit-il pas être jugé sur son talent plutôt que sur ses opinions politiques qui, après tout, ne regardent que lui? Tel n'était pas l'avis du MI5, le service de renseignement responsable de la sécurité intérieure et du contre-espionnage au Royaume-Uni qui, dans les années 50, a surveillé de près et en toute discrétion l'harmoniciste, pianiste et compositeur américain, comme le révèlent des cables diplomatiques confidentiels rendus publics en avril par les Archives nationales britanniques. A cette époque, Adler est une personnalité importante de la scène artistique américaine et fréquente des acteurs comme Charlie Chaplin, Greta Garbo, Gloria Swanson, Salvador Dalí, Fred Astaire. La presse à potins lui prête même une liaison avec l'actrice suédoise Ingrid Bergman.
Sur la liste noire de McCarthy - Mais en 1947, lorsqu'éclate la "Guerre froide" entre les Etats-Unis et l'Union soviétique, le sénateur Joseph McCarthy lance sa "chasse aux sorcières" pour débusquer l'ennemi intérieur. Adler, à qui l'on prête des "sympathies pour le communisme" est mis sur la "liste noire" et ne peut plus travailler dans son pays natal. En 1949, il est obligé de s'exiler au Royaume-Uni et il va s'installer avec sa famille à Londres, dans le quartier de Primrose Hill. Le MI5 va rapidement s'intéresser à ce musicien en vogue dont on craint en haut-lieu qu'il n'utilise sa notoriété pour "répandre les idéaux communistes", comme l'attestent les quelque 70 cables déclassifiés par les archives britanniques. D'autant qu'en 1954, Adler obtient un "Academy Award" aux Etats-Unis pour une musique de film qu'il a écrite et que, pour cause de Maccarthisme, le jury attribue à un "prête-nom", Muir Mathieson.
Sur la liste noire de McCarthy - Mais en 1947, lorsqu'éclate la "Guerre froide" entre les Etats-Unis et l'Union soviétique, le sénateur Joseph McCarthy lance sa "chasse aux sorcières" pour débusquer l'ennemi intérieur. Adler, à qui l'on prête des "sympathies pour le communisme" est mis sur la "liste noire" et ne peut plus travailler dans son pays natal. En 1949, il est obligé de s'exiler au Royaume-Uni et il va s'installer avec sa famille à Londres, dans le quartier de Primrose Hill. Le MI5 va rapidement s'intéresser à ce musicien en vogue dont on craint en haut-lieu qu'il n'utilise sa notoriété pour "répandre les idéaux communistes", comme l'attestent les quelque 70 cables déclassifiés par les archives britanniques. D'autant qu'en 1954, Adler obtient un "Academy Award" aux Etats-Unis pour une musique de film qu'il a écrite et que, pour cause de Maccarthisme, le jury attribue à un "prête-nom", Muir Mathieson.


Déclaration cryptique au "Guardian" - Il faut toute l'autorité du patron du contre-espionnage, John Marriott, mélomane à ses heures, pour qu'Adler ne soit pas expulsé. Dans l'une de ses notes, Marriott écrit: "Le fait qu'Adler ait été un visiteur régulier de ce pays au cours des 15 dernières années et qu'il veuille s'établir ici semble indiquer qu'il ne s'adonnera pas à des activités politiques susceptibles de lui créer des difficultés". Le musicien décédera en août 2001 dans la capitale britannique à l'âge de 87 ans après avoir travaillé avec des musiciens aussi différents que Sting, Elton John, Kate Bush, Robert Palmer, Jon Bon Jovi, Carly Simon, Elvis Costello, Peter Gabriel, Lisa Stansfield, Sinéad O'Connor ou Meat Loaf. Peu avant sa mort, il déclare la chose suivante au quotidien "The Guardian": "J'ai nourri une grande sympathie envers le Parti communiste. Alors voyons si vous pouvez deviner pourquoi je n'y ai jamais adhéré".