De quoi s'agit-il ? - Le "Millioniser" (prononcez "mi - lio - na - isère") est un synthétiseur qui se joue et se contrôle avec un harmonica! Comme on peut le voir sur la photo ci-contre, cet instrument de musique (car c'est bien d'un instrument qu'il s'agit) est composé de deux unités: la première, l'unité de contrôle, est constituée par l'"harmonica" dont on peut voir, à l'avant, les deux pattes de l'embouchure; la seconde contient le synthétiseur à proprement parler, le système opérationnel, un pré-amplificateur et une interface numérique pour instrument de musique ("musical intrument digital interface" ou Midi). L'intérêt du binz, me demandez-vous? Donner, avec du souffle, de la subjectivité et de l'émotion à des sons numérisés et pré-enregistrés qui, d'ordinaire, sont "froids" et "plats". Voici comment...
Comment il marche, le bidule ? - Les deux vidéos ci-dessous expliquent (en anglais) le fonctionnement du "Millioniser" dans les moindres détails. Première remarque: l'unité de commande (l'harmonica) du "Millioniser", dont on peut voir ici à droite un "écorché", se joue comme n'importe quel ruine-babines, en soufflant et en aspirant ! Deuxième observation: sa tessiture est organisée, sur trois octaves, comme celle d'un harmonica chromatique mais sans double Do. Troisième constatation: toutes les techniques de jeu, des plus classiques ("tongue blocking") aux plus évoluées ("overbends"), peuvent être utilisées avec des résultats sonores étonnants.
Au commencement était le "Lyricon" - En 1971, deux Américains, William Bernardi et Roger Noble, déposent un brevet pour un instrument de musique électronique commandé par le souffle ou, dit autrement, un synthétiseur à vent. Ils baptisent leur invention du doux nom de "Lyricon". Suivent le "Lyricon II" et le "Wind Synthesizer Driver" présenté ici à gauche. L'instrumentiste souffle dans une clarinette basse modifiée dont chaque touche est équipée d'un contacteur transmettant un signal à un synthétiseur. L'instrument peut jouer sur trois octaves et les doigtés, proches de ceux du saxophone, sont (presque) les mêmes pour chaque octave. Les paramètres sonores sont contrôlables sur la console du synthétiseur: hauteur du diapason (Si bémol, Ut, Mi bémol), variations d'intensité et de hauteur relative (pression de la lèvre sur le bec, glissando), durée du son (souffle, "delay"). Plusieurs sorties sont possibles permettant de commander d'autres synthétiseurs ou d'autres effets pilotés manuellement à partir de la console ou par des pédales d'effets. En 1980, un "Wind Synthesizer Driver" est utilisé par le saxophoniste américain Richie Cannata pour l'enregistrement du disque "Glass Houses" du chanteur pop Billy Joel. Dans les années 90, Akai produit pour les professionnels sa série EWI dont les ventes sont dopées par les performances techniques qu'y réalise le saxophoniste Michael Brecker.
(A suivre...)
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