Comment le Marine Band 1896 a été sauvé de la débandade MS

Lorsque dans les années 80, Hohner lance sa gamme MS ("Modular System", système modulaire), la qualité des diatoniques de la firme allemande plonge de manière drastique. Pour sauver de la débâcle le Marine Band 1896, voici comment quelques fêlés du dix trous le plus joué au monde ont fait revenir le fabricant de Trossingen à l’écoute de son marché…




Le "Marine Band", version classique: il a défini le son du blues
Le "système modulaire": une fausse bonne idée - Hohner pensait l’idée géniale: au-lieu de continuer d’assembler ses modèles diatoniques à la main, la firme allemande a entrepris à la fin des années 80 de les monter automatiquement sur une ligne de fabrication contrôlée par ordinateur avec des composants (sommiers, plaques et capots) interchangeables et remplaçables. Il s'agissait pour la firme de Trossingen de permettre à chaque instrumentiste de "construire" en fonction de ses exigences l’harmonica convenant le mieux à son style de jeu. Appliqué à l’ensemble des dix trous de la marque, ce "système modulaire" (MS), lancé en réponse à l'"Harmonica System" imaginé en 1983 par le Néerlandais Lee Oskar en collaboration avec le fabricant japonais Tombo, a failli conduire Hohner dans le précipice tant il a fait baisser la qualité de ses instruments. Et ce n'est que grâce à l'obstination farouche de quelques "customiseurs" (luthiers) américains, dont à l’époque l’encore inconnu Joe Filisko, que Hohner a repris l'assemblage manuel du "Marine Band 1896", vaisseau-amiral de sa flotte diatonique, et échappé de peu au naufrage industriel.

Le "Marine Band", version MS: une vraie passoire...
Tolérances relâchées, passoire garantie - Pour standardiser ses pièces conformément à sa nouvelle philosophie MS et les adapter à ses modèles à sommier en plastique (Special 20, Big River, Cross Harp, Pro Harp) et en métal (Meisterklasse), Hohner commet en effet l’irréparable en relâchant pour son Marine Band MS les tolérances d’écartement entre les anches et les fentes des plaques. Résultat: le diatonique qui a défini le son "blues" perd en grande partie son étanchéité.


...mais aussi quelques innovations intéressantes.

Plus de son pour moins d'efforts - De plus, l'attaque devient poussive et l'instrument virtuellement impossible à contrôler... En outre à l'emploi, les anches se montrent fragiles et les capots peu ergonomiques. Enfin, les instruments des séries MS sont plus grands que les modèles classiques: 10,6 cm au-lieu de 10 cm... "Je ne sais plus très exactement quand, mais dans les années 80, la qualité des Marine Band s'est brusquement et dramatiquement détériorée", affirme Richard Sleigh, un luthier américain qui a travaillé de nombreuses années avec Filisko. "Au début des années 90, de très nombreux harmonicistes sont venus me demander de l'aide en frappant à la porte de ma maison de Joliet" (Illinois), se souvient ce dernier qui commençait alors à faire connaître ses instruments customisés dans les cercles professionnels alors que les inconditionnels du Marine Band "fait main" ne décolèrent pas aux Etats-Unis contre la médiocre qualité des MS. "Avec Richard et Jimmy Gordon, un autre customiseur, nous avons mis au point une procédure extrêmement précise pour optimiser la jouabilité du Marine Band classique tout en adaptant chaque instrument au style de jeu de son propriétaire", ajoute-t-il. "Il s'agissait notamment d'accroître la réactivité des anches pour que l'instrument produise un plus gros son avec moins d'efforts", poursuit-il.

Joe Filisko
Des instruments cultissimes - Pragmatiques, Filisko et Sleigh ne jettent pas pour autant le bébé avec l'eau du bain et retiennent certaines innovations proposées par les séries MS. Pour leurs customs, qui commencent à apparaître entre les mains des meilleurs joueurs de la planète, les deux compères adoptent notamment les plaques et capots vissés des MS alors que ceux-ci sont cloués sur les Marine Band classiques. Les harmonicas de Filisko, Sleigh et Gordon, dont les plaques et les anches sont minutieusement et longuement travaillées (débourrage, embossage, accordage), deviennent rapidement cultissimes au point que Hohner, confronté à la bronca de ses clients ordinaires, se résout en 1997/1998 à remettre sur le marché son Marine Band "fait main" et de jeter son modèle MS aux poubelles de l'Histoire... Aujourd'hui, la firme de Trossingen ne distribue guère plus en MS que quelques-uns de ses diatoniques, dont la Blues Harp, un modèle proche du Marine Band qui, créée avec un sommier en bois de poirier au début des années 70, est depuis l'harmonica le plus couramment vendu dans ce qui reste de la gamme MS. Le Big River, la Pro Harp, le Meisterklasse et le JJ Milteau Deep Blues sont également encore proposés en MS sur le catalogue français de la marqueEt en 2005, Hohner sort une déclinaison révolutionnaire de son modèle classique, le Marine Band Deluxe, puis en 2008, un deuxième avatar, le Marine Band Crossover. Steve Baker, leur concepteur, vous a raconté ici la genèse de ces deux nouveaux instruments destinés à perpétuer la tradition du diatonique qui a défini le son "blues" tout en engageant résolument le fabricant de Trossingen dans la modernité.

(L'article original en anglais est ici - Copyright Ben Marks 2013 - Traduction et adaptation Le Lover Bleu - Sunnyside Productions 2013)

Avec "Down The Road", C2C invente l'harmonica "scratché"

Depuis plus d'un an, ils font la "Une" de la presse spécialisée, le tour de France des plus grands festivals et le bonheur des radios avec "Down The Road", un morceau de "breakbeat" dans lequel les quatre DJ's du collectif nantais C2C inventent l'harmonica "scratché". La pièce cartonne depuis plusieurs mois sur les plateformes de téléchargement, au point de se classer parmi les meilleures ventes d'iTunes.



 Petite merveille - Au hasard de mes pérégrinations sur la toile, je suis tombé l'autre soir sur une petite merveille que certains d'entre vous connaissent peut-être déjà mais qu'i m'était totalement inconnue. Il s'agit de "Down The Road", un morceau de "breakbeat" de l'album éponyme (photo ci-contre) publié l'an dernier sous le label "On And On" (distribution Universal) par un groupe nantais, "Coupdecross" ou C2C. Formé par les DJs Greem et 20Syl, du duo jazz-rap "Hocus Pocus", et les DJs Atom et Pfel, du groupe électro hip-hop "Beat Torrent", le collectif est considéré comme l'une des meilleures équipes de "platinistes" au monde. Voilà ce que cela donne sous les doigts boudinés de nos petits Bretons, dans la vidéo "officielle" du groupe réalisée par Thomas Tyman, directeur du site web communautaire Viméo, avec dans le rôle du "skateboardeur" néo-hippie Richie Jackson, l'un des spécialistes mondiaux de la petite planche à roulettes:



Quatre Mousquetaires nantais - Mais qui donc sont les quatre Mousquetaires trentenaires de C2C? Guillaume Jaulin (DJ Greem), Sylvain Richard (DJ 20Syl), Thomas Le Vexier (DJ Atom) et Pierre Forestier (DJ Pfel), qui s'étaient rencontrés au lycée à Nantes, créent leur collectif en 1998. Leur nom, "Coupdecross" fait référence au "crossfader", un élément central de la double platine des DJ's. Cinq ans plus tard, en 2003ces fans des "Beastie Boys" et du "skateboard" sont champions du monde par équipe du Disco Mix Club (DMC), organisation internationale de DJ's créée en 1983 et connue pour son championnat international de DJs hip-hop. 2004, 2005, 2006: nos p'tits Français conservent leur titre, s'adjugeant même en 2006 celui de l'International Turntable Federation (ITF), l'organisation concurrente. Désormais assis sur le toit du monde, il lancent, par groupes de deux, des projets parallèles. Ils parcourent l'Hexagone dans tous les sens, multiplient les "lives" devant des salles de plus en plus conquises et, surtout, de plus en plus bondées. Voici nos gaillards lors de leur passage au concours 2005 du DMC. Ecoutez-bien: à 4'26", ils "scratchent" (déjà) du blues et de l'harmo en modifiant manuellement d'avant en arrière la vitesse d'un vinyle sous la tête de lecture d'une platine tourne-disques pour "moduler" la piste enregistrée.


Numéro un grâce à la pube - Début 2012, la phalange sort son premier album, "Tetra", où des sons électrons se mêlent à des "riffs" de guitare et des glissements de vinyles sous les platines. Le "single" se classe immédiatement dans les hit-parades français, belge, suisse et néerlandais. Et devient rapidement N°1 dans l'Hexagone grâce notamment à la publicité: le navigateur internet Google Chrome l'utilise comme fond sonore, le fabricant de vernis à ongles le retient pour sa campagne "Instinct of Color" tout comme le limonadier américain Dr Pepper. La "track" devient par la suite le générique de l'émission de télévision "Grand Public" (France 2) et de la rubrique "Minute Pop" du "Petit Journal" (Canal Plus). En octobre, "Taratata", l'émission musicale de France 2 (aujourd'hui défunte) lui fait un triomphe (la vidéo, c'est ici). 


L'harmoniciste, c'est qui? - Lorsqu'on attentivement la pièce, l'on est immédiatement frappé par la piste d'harmonica qui, bien que délivrant des "plans" assez convenus, relève pourtant toute la sauce faite de hip-hop, d'électro, de house, de soul, de bluegrass, de jazz et, donc, de blues. Qui la joue? Il s'agit d'un autre Nantais, Kevin Doublé, qui fut en 2004 la révélation du festival Harmonica sur Cher de Saint-Aignan et qui a depuis quelque peu disparu du radar après s'être fait remarquer dans les années 2000 avec le groupe "Scratch My Back" (vainqueur du Tremplin Jazz de Vannes en 2000 et du Tremplin de Blues sur Seine en 2002) puis avec la "Swing Society". Autodidacte, Doublé est servi par un "feeling" exceptionnel et une voix chaude et enveloppante inspirée de Jimmy Witherspoon, Joe Williams et Eddie "Cleanhead" Vinson. Son premier opus "Blues In The Morning" a reçu en 2005 le prix de la "Découverte de l'année". Le voici  dans une vidéo datant de 2011 au Ferrailleur de Nantes avec Arnaud Fradin à la guitare et Laurence Le Baccon au chant.

La chaîne d'effets de Jean-Jacques Milteau expliquée...

Comment, sur scène, Jean-Jacques Milteau sculpte-t-il le son de son harmo? Pas d'ampli mais une chaîne d'effets que JJM vous explique ici.


A l'issue du récent (et triomphal) concert de Jean-Jacques Milteau au dernier festival "Harmonicas sur Cher", le 11 mai dernier à Saint-Aignan (Loir-et-Cher), j'ai "flashé" sur la chaîne d'effets de notre JJM national que je n'ai pas manquée de photographier. Quelques jours plus tard, je lui ai demandé par imel de bien vouloir m'expliquer l'agencement de son matos de scène. Voici ce que JJM m'a répondu:

"En fait, j'utilise souvent un micro "Audix" pour sa petite taille, son contrôle de volume et sa polyvalence. Comme il est en basse impédance, je passe par un transfo d'impédance "Shure" en bout de câble XLR. Je rentre dans un octaveur "POG Electro Harmonix" puis dans un pré-amplificateur "Harp Break Lone Wolf" pour réchauffer le son (les 3 potards a midi : gain, volume et bass), puis dans un "Harp Octave Lone Wolf", qui génère un son saturé (balance et volume selon style et micro). Les effets Lone Wolf ont cet avantage de peu accrocher le larsen.
L'effet suivant est un delay TC Electronic qui permet toutes sortes d'échos, du doublage à la boucle en passant par le slap back ou l'echo large façon Little Walter.
Dernière boîte : un equalizer paramétrique TC pour un meilleur contrôle de la tonalité et du volume de sortie puis jack dans un boîtier de direct. Tout ressort dans la sono et les retours. C'est très confortable à manipuler et plus léger qu'un ampli.
Le micro russe Oktava (utilisé à Saint-Aignan, ndlr) me sert dans les configurations très blues comme la tournée avec Joe Louis Walker. Sur le même kit d'effets, le son est très chaleureux et très punchy. Sa petite taille le rend très maniable et pas fatigant à tenir. Il a un cordon XLR court au bout duquel je mets un contrôle de volume Thierry Cardon qui se trouve alors au niveau de la hanche facilement accessible. Je passe le câble dans la ceinture pour éviter de marcher dessus."



Je vous propose de passer en revue tous les éléments de la chaîne d'effets de JJM, dont vous voyez ici la photo:

1) Les micros - "L'Audix" auquel JJM fait référence est bien entendu l'Audix Fireball V, la "petite boule de feu" que je vous avais présentée ici en détails en janvier dernier. Rien à ajouter sinon que JJM confirme avoir été convaincu par la "petite taille", autrement dit l'ergonomie, de la bête pour en faire l'un de ses (actuels) micros de prédilection. Personnellement, j'ai quelques réserves sur le potard de volume dont la progressivité laisse à désirer (lire mon banc d'essai).


L'Oktava avec lequel JJM s'est produit au dernier festival de Saint-Aignan (photo ci-contre) est un micro d'un emploi assez inhabituel par un instrumentiste professionnel. En l'occurence, il s'agit d'un modèle MA-44 dont je vous avais déjà brièvement parlé ici (7ème micro à partir du haut). Fabriqué à partir des années 50 et jusquà la fin des années 70 dans l'ex-URSS, ce micro de faible encombrement est équipé d'une cellule dynamique. De type omnidirectionnel, il offre une sortie à basse impédance assurant un timbre moelleux vérifié lors du concert de Saint-Aignan, particulièrement pour les harmos les plus bas, La et Sol. Lorsque JJM jouait avec un instrument plus aigu, Ré en particulier, le son m'a paru un peu plus "étroit".

2) Le transformateur d'impédance - JJM se sert de ce petit accessoire, que tout harmoniciste devrait avoir dans son équipement, pour adapter l'impédance de sortie de son micro (basse) à celle (haute) de l'entrée de sa première boîte d'effets, à savoir l'octaveur "Micro POG".  Ce montage présente notamment l'avantage de rendre les appareils connectés beaucoup plus résistants aux perturbations électromagnétiques. En l'occurrence, il s'agit d'un transfo "Shure A85F" doté d'une entrée XLR femelle à basse impédance et d'une sortie Jack 6,35 mm mâle haute impédance. L'engin étant réversible, les 24dB de gain en tension peuvent également être utilisés dans la direction inverse (haute impédance vers basse impédance). Prix: €28,- dans toutes les bonnes maisons.


 
3) Le contrôle de volume Thierry Cardon - Conçu par l'harmoniciste français Thierry Cardon (au fait, que devient-il?), ce contrôle de volume pour micro se présente sous la forme compacte d’un cylindre muni à ses extrémités de deux prises XLR (une mâle, une femelle) et d’un bouton de réglage sur son corps. Il est utilisé entre l'embase XLR du micro et la prise XLR du câble du micro. Grâce à ce petit accessoire auquel JJM est fidèle depuis le début de sa carrière, l’harmoniciste peut contrôler le niveau de signal qu’il envoie vers la console ou l’amplificateur. Ce contrôle agit en temps réel sans aucun "parasitage" du signal d’origine. L’atténuation peut varier de zéro (aucune altération du signal d’origine) à l’infinie (aucun signal). Apprécié pour les micros dynamiques (l'Oktava de JJM). Prix: Entre €80,- et  €96,-. Distribué par Hohner.



4) L'octaveur "Micro POG" - Cet octaveur polyphonique fabriqué par l'Américain "electro-harmonix" a pour fonction de "doubler" à l'octave les notes jouées par l'harmoniciste, un peu comme si on transformait une guitare à six cordes en une douze cordes. Trois réglages sont proposés: à l'octave inférieure (2), à l'octave supérieure (3) et "dry" (1), c'est-à-dire le signal "sec" que ce potard permet d'intégrer au mix. La boîte en aluminium est en "true bypass": éteinte, elle n'altère en rien le signal d'origine en permettant son transit vers d'autres effets. Une entrée femelle à haute impédance pour un "Jack" 6,35 mm mâle (8), deux sorties femelles à haute impédance pour des "Jacks" 6,35 mm mâles, la première pour le signal traité (5), la seconde pour le signal "sec" (6), alimentation par un transformateur 9,6 volts à polarité négative au centre, sur prise mini-jack (Entrée non visible sur la photo ci-haut. Fourni à l'achat), témoin "led" (4) et commutateur "Marche/arrêt" (7). Une bonne démo en ligne est ici tandis que le manuel d'utilisation (en anglais)  est ici. Prix moyen: €205,-.



5) Le pré-amplificateur "Harp Break" - Cette boîte figure parmi toute une série d'effets spécialement conçus pour l'harmonica par l'Américain Randy Landry, fondateur de la "Lone Wolf Blues Company". La "Harp Break" est utilisée pour générer une distorsion harmonique dite "écrétée", c'est-à-dire "tronquant" des harmoniques à (généralement) 3.000, 5.000 et 7.000 Herz. Pourquoi "écrêté"? Ces harmoniques impaires peuvent faire "claquer" des "tweeters" lorsqu'on utilise un ampli à forte puissance, particulièrement lorsque celui-ci est de mauvaise qualité. La distorsion obtenue est assez proche de celle fournie par un ampli à lampes (le son dit "vintage"). Elle est en outre particulièrement adaptée lorsque le signal final est injecté directement dans une sono. La "Harp Break" présente enfin la particularité de "booster" les fréquences basses (jusqu'à 20 décibels), c'est-à-dire précisément celles qui sont les plus "pauvres" dans notre instrument. Prix: non indiqué. Etait distribué en France par "Bonnaventure Harmonicas" (merci Marko!). Passons maintenant aux réglages qui me paraissent être d'une simplicité biblique, contrairement à celles de la plupart des autres effets de ce type (Pour chaque réglage, se reporter  à la photo ci-contre). La démo vidéo est ici.
   1) Le "drive": tourné vers la droite, ce réglage de gain augmente la distorsion. Tourné vers la gauche, il la diminue.
   2 & 3) Les deux témoins "led": allumé, le témoin du haut indique que la pédale est active. Eteint, elle est en "true bypass" (voir plus haut). L'intensité du clignotement du témoin du bas indique le niveau d'écrétage de la distorsion.
   4) Le volume: comme son nom l'indique, ce potard augmente le volume de l'effet lorsque tourné vers la droite et le diminue dans le sens inverse.
   5) Le "bass boost": "gonfle" le volume des fréquences basses lorsque tourné vers la droite. Jusqu'à 20 décibels de gain.
   6) L'entrée "Jack": entrée femelle à haute impédance pour un "Jack" 6,35 mm mâle. Fait également fonction d'interrupteur "marche/arrêt" lorsque branchée.
  7) L'alimentation: prise d'alimentation pour un transformateur 9 volts 200 milli-ampères à polarité négative au centre, sur prise mini-jack (transfo européen non fourni à l'achat).
   8) La "stomp switch": commutateur "marche/arrêt".
   9) La sortie "Jack": sortie femelle à haute impédance  pour un "Jack" 6,35 mm mâle.



6) Le générateur d'harmoniques "Harp Octave" - Autre effet "Lone Wolf", le générateur d'harmoniques "Harp Octave" a été conçu pour créer lun son saturé, rappelant (vaguement) celui d'un Fender Champ. Utilisé seul, il est recommandé par Randy Landry aux harmonicistes jouant en "tongue blocking" (jeu lingual) parce qu'il aurait la caractéristique d'"épaissir" le son en ajoutant des harmoniques à l'octave. Comme le signale JJM, cette pédale (comme la "Harp Break" d'ailleurs) n'accroche que peu le larsen. Prix: non indiqué. Etait également distribué en France par "Bonnaventure Harmonicas". Pour les réglages, se reporter à la photo ci-contre. Pour la démo en ligne, cliquer ici.
 1) Le "blend": autrement dit le "mélangeur". Avec le potard complètement à gauche, seul le signal "sec" est pris en compte. En le tournant vers la droite, le signal modifié est progressivement porté au niveau que le signal "sec".
 2) Le témoin "led": allumé, il indique que la pédale est active. Eteint, celle-ci est là encore en "true bypass".
 3) Le volume: potard contrôlant le volume de sortie de l'effet.
 4) L'entrée "Jack": entrée femelle à haute impédance pour un "Jack" 6,35 mm mâle. Fait également fonction d'interrupteur "marche/arrêt" lorsque branchée.
 5) L'alimentation: prise d'alimentation pour un transformateur 9 volts 100 milli-ampères à polarité négative au centre, sur prise mini-jack (transfo européen non fourni à l'achat).
 6) La "stomp switch": commutateur "marche/arrêt".
 7) La sortie "Jack": sortie femelle à haute impédance pour un "Jack" 6,35 mm mâle.


7) Le delay (et looper) "Flashback" - Le delay et "looper" (prononcez "loupère") du fabricant danois "tc electronic" serait l'une des meilleures pédales du genre actuellement sur le marché, si l'on en croit les différents bancs d'essai disponibles sur le net et qui s'accordent tous pour souligner la versatilité de la boîte d'effet. Prix: entre €148,- et €179,- selon les crémeries. La démo vidéo (en français!) est ici. Alors, les réglages (photo ci-contre):
   1) Le "FX level": il s'agit du contrôle du niveau des répétitions de délai. Le signal direct passe toujours à son niveau initial (gain unitaire) et seul le niveau des répétitions de délai change en tournant le potard.
   2) Le "delay": potard contrôlant le temps de délai. A part le délai de type “Slapback”, tous les autres délais ont une plage comprise entre 20 milli-secondes (ms) à 7.000 ms (7 secondes). "Slapback" a une plage allant de 20 ms à 300 ms.
  3) L'alimentation: prise d'alimentation pour un transformateur 9 volts à polarité négative au centre, sur prise mini-jack (non fourni à l'achat).
  4) Le "feedback": en filtrant la quantité des répétitions ré-ínjectées à l’entrée du délai, le "feedback" contrôle le nombre de répétitions audibles.

   5) La sélection des délais - Ce potard permet de choisir parmi les neuf types de délai, le "looper" et le "tone print", une sélection de réglages réalisés par des "pros. Mais examinons d'abord les types de délai proposés (de la gauche vers la droite):
2290 - 
Délai numérique pur et propre basé sur celui d'une autre pédale "tc electronic" paraît-il "légendaire" chez les guitaristes,  la TC 2290. Pas de traitement sur les répétitions.
ANA - Délai analogique gommant délicatement les fréquences hautes. Répétitions de délais moins aiguës mais longues et relativement fortes.
TAPE - Emulation des délais "vieille école" ("old school"). Avant l'ère numérique, les délais étaient créés en utilisant un magnétophone à bande avec boucle de bande et plusieurs têtes d'enregistrement/lecture. Les magnétos à bande ont tendance à détériorer/changer le signal enregistrer: pleurage, souffle, perte significative des fréquences hautes et, dans une moindre mesure, des fréquences basses. En se mariant, ces défauts ont tendance à mettre en valeur le signal direct d'une manière très musicale.
LOFI - Ce délai écrase délibérément le son des répétitions de délai. Utile pour se faire remarquer dans le mix...
DYN - Réplique du délai "dynamique" introduit par la TC 2290. Le niveau de sortie des délais est activement altéré par la dynamique du niveau d'entrée. Lors du jeu, le niveau de délai est atténué mais entre les phrases, son niveau augmente. Ce réglage permet donc de jouer avec une quantité importante de délai sans embrouiller les riffs rapides.
MOD - Le délai "modulé" ajoute du vibrato aux répétitions de délai. Au-lieu de faire passer tout le signal à travers un effet chorus/vibrato puis ajouter du délai, il est dès lors possible de garder le signal intact en entrée tout en obtenant un vibrato tâche sur les répétitions de délai de manière à être bien présent dans le champ acoustique.
P.PONG - Le délai "ping pong" envoie des répétitions de délai de la gauche vers la droite du panoramique sonore, et vice versa, tout en conservant le signal d'entrée à sa position initiale. Effet très ample.
SLAP - Le délai "slapback", auquel JJM fait notamment allusion, est un délai très court avec très peu de répétitions. Cet effet est utilisé comme effet de "doublage" pour faire apparaître le signal traité comme plus "massif" qu'il n'est. Le délai "slapback" court est fréquemment utilisé sur une guitare rythmique "funky" tandis que le "slapback" long accompagne d'ordinaire une voix ou un guitare "rockabilly".
- RVS - Pour le délai "reverse", exotique et mystérieux, le signal est échantillonné puis joué à l'envers.
- LOOP - Grâce à cette fonction "boucle", il est possible d'enregistrer des lignes et des "grooves" pour rejouer par-dessus. L'empilage des enregistrements est illimité. 
La durée d’une boucle va jusqu'à 40 secondes en mono et 20 secondes en stéréo, quel que soit le nombre de couches enregistrées.
- TonePrint - Pour le téléchargement par une prise USB présente sur le devant de la pédale d'une sélection de réglages réalisés par des professionnels. Pour éviter de se casser la tête...
     6) Le témoin "led": allumé, il indique que la pédale est active. Eteint, celle-ci est là en "true bypass".
   7 & 8) Les entrées "Jacks" - Deux entrées femelles à haute impédance pour des "Jacks" 6,35 mm mâles. Entrée MONO pour branchement en mono, entrées MONO et STEREO pour connecter une source stéréo. Si vous utilisez la pile, il est recommandé de débrancher.
     9)   La "stomp switch": commutateur "marche/arrêt".
   10 & 11) Les sorties "Jacks" - Deux sorties femelle à haute impédance pour des "Jacks" 6,35 mm mâles. Sortie MONO pour branchement en mono, sortie MONO et STEREO pour une source stéréo.



8) Le correcteur  paramétrique - Ce correcteur paramétrique n'est pas une pédale à proprement parler (pas de commutateur  "marche/arrêt) mais plutôt un boîtier Il sert principalement à traiter avec nuance et précision la bande exploitée de part et d'autre d'une fréquence centrale. Délicat à régler comme tous ses semblables, le "Dual Parametric Equalizer" de "tc electronic" permet notamment, pour l'harmonica, de "nettoyer" la pollution dans le bas ou le haut du spectre avec un coupe-bas ou un coupe-haut, de "tuer" les larsens avec un filtre et d'augmenter/réduire la brillance de l'instrument en fonction de son niveau. Prix moyen: €219 euros. Si vous trouvez une démo vidéo, faîtes-le moi savoir. Et voici les réglages:
1) FUNCTION – Contrôle le gain de correction dans le spectre défini avec CENTER (6) et BANWIDTH (2). Entre moins 16 décibels (dB) à plus 16 dB. Pas d’effet à la position «zéro».

2)   BANDWIDTH – Contrôle les fréquences affectées par la correction. Va d’un dixième d’octave à une octave complète.
3)   CENTER – Contrôle les fréquences basses et moyennes, de 20 Herz (Hz) à 2 kilo-Herz (kHz). Ce potard permet de sélectionner avec précision les fréquences devant être ajustées. Une telle sélection est impossible avec un correcteur graphique.
4)   FUNCTION – Contrôle le gain de correction des fréquences moyennes et hautes.
5)  BANDWIDTH – Contrôle les fréquences moyennes et hautes affectées par la correction. Va d’un dixième d’octave à une octave complète.
6)  CENTER – Contrôle des fréquences moyennes et hautes, de 100 Hz à 10 kHz. Permet notamment de «tuer» un larsen.
7)   TREBLE – Contrôle la partie haute du spectre tonal. Permet d’augmenter/réduire la brillance.
8)  GAIN – Pour «balancer» les niveaux du signal corrigé et du signal linéaire (potard EQ/LIN). Jusqu’à 12 dB de gain possible.
9)   EQ/LIN – Permet une comparaison A/B du signal corrigé et du signal linéaire.
10)  EX.PWR - Prise d'alimentation pour un transformateur 8-32 volts à polarité négative au centre, sur prise mini-jack (non fourni à l'achat).
11) OUTPUT - Sortie femelle à haute impédance pour "Jack" 6,35 mm mâle.
12) INPUT - Entrée femelle à haute impédance pour un "Jack" 6,35 mm mâle.


9) La boîte d'entrée directe - La boîte active d'entrée directe AR-133 du fabricant anglais BSS est devenue un classique. L’entrée s’effectue aussi bien sur une prise jack (asymétrique) que sur un connecteur XLR , avec un renvoi sur jack et XLR. Le commutateur PAD active un atténuateur de 20 ou 40 dB sur le signal d’entrée, et modifie également l’impédance d’entrée sur le jack. En position 0 dB, l’impédance d’entrée de la boîte de direct est de 1 Milli-Ohm, ce qui assure une adaptation optimale, sans aucune perte de qualité. En position PAD 20 dB ou 40 dB, l’impédance d’entrée passe à 47 kilo-Ohms. La sortie XLR possède une symétrie par transformateur, et son impédance de charge optimale est de 600 Ohms ou supérieure. La boîte s’alimente par une pile 9 Volts (intensité consommée supérieure à 2 milli-Ampères (mA) ou par alimentation fantôme (tension 20 – 48 Volts, intensité consommée supérieure à 8 mA). Le passage de l’une à l’autre est automatique. Les formes courbes spécifiques du boîtier permettent d’enrouler les câbles. Prix moyen: €142,-.


Le commentaire de l’Américain Richard Hunter:
Depuis qu’il a été mis en ligne il y a quelques, jours, mon papier a fait un (petit) buzz sur la toile. Richard Hunter, l’un des spécialistes américains des effets pour harmonica, a notamment réagi sur Harp-L, l’un des grands forums américains de discussion sur notre instrument. Voici une traduction de son commentaire :

"Je suis certain qu’il s’agit d’une bonne chaîne d’effets, surtout si elle utilisée par Jean-Jacques Milteau. Mais au-delà de cela, ce que je vois, c’est une quincaillerie valant entre $850,- et €900,- (entre €635,- et €672,-) reliée par au moins cinq connections électriques. Il ne s’agit pas de la chaîne (d’effets) la plus compliquée qu’il m’a été donnée de voir mais il y a néanmoins beaucoup de choses à brancher et une addition plutôt salée.
La chaîne est composée d’une distorsion (par opposition à une modélisation d’ampli même si, en termes fonctionnels, il s’agit de la même chose), d’un doubleur d’octaves, d’un délai et d’un correcteur-égaliseur. Tous ces effets sont disponibles dans le Digitech RP 355, la pédale multi-effets que j’utilise couramment (photo ci-contre, ndlr) et qui propose, en plus des effets déjà cités, une réverbération, une pédale d’expression, un effet de haut-parleur rotatif, et un vibrato. Tous ces effets ne sont pas dans la chaîne de JJM et un Digitech coûte moins de $200,- (€150,- ). Le Digitech constitue la pièce maîtresse de mon attirail et la solution «tout en un» pour la plupart de mes concerts."

La réponse de JJM :
"Je salue Richard et sa longue expérience. J'ai aussi testé ce type de matos. Deux réserves en ce qui me concerne: l'impossibilité d'accéder aux réglages directement, notamment sur scène, et le concept du «sampling» qui me donne une sensation de «masque» quand je joue."