"Jaybird" Coleman: l'un des modèles de Sonny Terry

Il fait partie de ces héros oubliés du blues... « Jaybird » (« Le geai ») Coleman n'a enregistré que quelques faces dans les années 30 mais son jeu était d'une telle intensité et exécuté avec une telle maîtrise qu'il fut copié par nombre de ses contemporains. Sonny Terry a dit de lui qu'il avait été l'un de ses modèles. Plutôt que de "monter" vers le Nord des Etats-Unis où, de Kansas City (Missouri) à Chicago (Illinois), le blues mettait son costume de ville, il préféra "tourner" dans le Sud profond où il avait ses racines avant de disparaître dans l'anonymat au début des années 40.
Burl C., dit "Jaybird", Coleman
(20 mai 1896 - 28 janvier 1950)

Ses enregistrements de référence - Tous ses enregistrements ont été documentés chronologiquement sur "Jaybird" Coleman & The Birmingham Jug Band", un disque Document Records (DOCD-5140) qu'il est est relativement facile de trouver (photo de la pochette à droite ci-contre). Quand à sa discographie complète, elle a été établie par l'Allemand Stefan Wirz et se trouve ici.

Sa vie, son oeuvre - Né en 1896 quatrième enfant d'une famille de métayers installée à Gainesville (Alabama), « Jaybird » Coleman apprend, seul, l'harmonica dès l'âge de 12 ans. Il se produit les fins de semaine à des fêtes de voisinage, pour sa famille et ses amis. En 1917, alors que la "Grande Guerre" tire à sa fin en Europe, Coleman, également connu sous le nom de Rabbit's Foot Williams, est appelé sous les drapeaux. Il sert jusqu'en 1919 dans l'infanterie à Fort McClellan à Anniston (Alabama) où il joue devant ses camarades de chambrée. Ceux-ci lui donnent le sobriquet de « Jaybird » qui désigne un oiseau bruyant nichant en Amérique du Nord. Retourné à la vie civile, Coleman s'installe à Birmingham (Alabama) où il s'associe avec Big Joe Williams et le Birmingham Jug Band avec lesquels il « tourne » dans le Sud des Etats-Unis entre 1922 et 1924. Marié à Irène, il s'installe à Bessemer (Alabama) et joue dans les églises du coin, à des « parties » ou des pique-niques jusqu'en 1927, lorsqu'il enregistre à Birmingham ses premières galettes pour les labels Gennett, Silvertone et Black Patti. Il passe les cinq années suivantes à jouer en solo, soit dans la rue soit dans de petits clubs dans les régions de Birmingham-Tuscaloosa-Bessemer avant d'enregistrer une nouvelle fois en 1930, toujours avec le Birmingham Jug Band, à Atlanta (Géorgie) sur les labels Okeh et Columbia. Dans son « Histoire du Blues », le musicologue américain Paul Oliver décrit son style comme suit: « Sa technique s'apparentait aux chants d'esclaves que l'on pouvait entendre dans les champs de coton: il chantait une ligne musicale d'une voix puissante puis répondait avec l'harmonica ». Peu après, Coleman sombre dans l'anonymat... Il accompagne encore sa soeur Lizzie Coleman avant d'être admis en 1949 au Veterans Administration Hospital de Birmingham. Il meurt d'un cancer à Tuskegee (Alabama) le 28 juin 1950, à seulement 53 ans. Il est inhumé au Lincoln Memorial Gardens de Bessemer.

Pour en savoir davantage - "Blues Who's Who", Sheldon, Harris (1979), De Capo Press, page 125.

Ecoute conseillée - Je vous propose deux vidéos trouvées sur YouTube. Dans la première, Coleman interprète son célèbre "Man Trouble Blues (version Columbia Records, 1930). Dans la seconde, il joue le non moins connu "Coffee Grinder Blues"







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