Samedi, le grand soir: je vais enfin voir James Cotton en concert! Vingt-cinq albums, cinq "Handy Awards" et un "Grammy Award" au compteur, et un parcours émaillé par des rencontres avec des artistes aussi prestigieux que Sonny Boy Williamson, Muddy Waters, Howling Wolf, Otis Spann, Pinetop Perkins et Johnny Winter, une légende vivante quoi! Je ne sais pas encore combien grande sera ma déception... Je passe la journée à flemmarder à la piscine de l'hôtel où, sous une chaleur étouffante, je rencontre Denis Depoître, un chef de cuisine installé depuis quinze ans à Pasadena (Californie). Marié à une Américaine, il oeuvre aux fourneaux du Ritz-Carlton et est devenu un intime de Kim Wilson. Il m'indique qu'il a réussi à se faire inscrire au menu de la soirée... Je vérifie et je constate qu'effectivement, un "Chef Denis" apparaît au programme officiel. Voici notre p'tit Français qui se lâche sur scène avec James Harman.
Le soir tombé, je me traîne au Rythm Room. Pas grand monde, à l'exception de deux "roadies" occupés à règler les amplis. Il est 18H30 et il fait encore 32° à l'ombre. Une bière chasse l'autre....
Lunettes et bonnet noirs, Paul Oscher se prépare à ouvrir le bal. Son matos est impressionnant et particulièrement son "rack" d'effets, comparable à celui d'un guitariste. J'ai le temps de le photographier avant qu'un "roadie" ne m'interdise l'utilisation de la caméra. Paul fut titulaire de la chaire d'harmonica dans l'orchestre de Muddy entre 1967 et 1972, occupée avant lui par Little Walter, Junior Wells, "Big" Walter Horton et donc Cotton. Alors que je m'attends à un "set" sans histoire, Oscher commence à mettre le feu au club, maintenant bondé.
Multi-instrumentiste --harmonica mais aussi guitare, piano et harmonica basse --, il se lance dans une reprise de "Sail on, sail on", l'un des morceaux de "slide" emblématiques de Muddy. Trente minutes et huit morceaux plus tard, Paul aura donné "la" performance du sommet, saluée par le public mais aussi par les Wilson, Portnoy, Sumlin et consorts agglutinés dans un coin de la scène, le sourire aux lèvres.
Le soir tombé, je me traîne au Rythm Room. Pas grand monde, à l'exception de deux "roadies" occupés à règler les amplis. Il est 18H30 et il fait encore 32° à l'ombre. Une bière chasse l'autre....
Lunettes et bonnet noirs, Paul Oscher se prépare à ouvrir le bal. Son matos est impressionnant et particulièrement son "rack" d'effets, comparable à celui d'un guitariste. J'ai le temps de le photographier avant qu'un "roadie" ne m'interdise l'utilisation de la caméra. Paul fut titulaire de la chaire d'harmonica dans l'orchestre de Muddy entre 1967 et 1972, occupée avant lui par Little Walter, Junior Wells, "Big" Walter Horton et donc Cotton. Alors que je m'attends à un "set" sans histoire, Oscher commence à mettre le feu au club, maintenant bondé.
Multi-instrumentiste --harmonica mais aussi guitare, piano et harmonica basse --, il se lance dans une reprise de "Sail on, sail on", l'un des morceaux de "slide" emblématiques de Muddy. Trente minutes et huit morceaux plus tard, Paul aura donné "la" performance du sommet, saluée par le public mais aussi par les Wilson, Portnoy, Sumlin et consorts agglutinés dans un coin de la scène, le sourire aux lèvres.
C'est maintenant au tour de Bharath Rajakumar... Ce jeune (34 ans) Montréalais d'origine indienne est vénéré par les fans de Walter Jacobs pour avoir réussi, avec ses Rythm Four à "cloner" le son du maître. Au point où "Kim Wilson l'a invité en personne à venir à Phoenix", me glisse le barman qui, bien que ventripotent, m'a l'air très au courant. Je choisis de le croire.
Pour vous forger une opinion, voici deux vidéos postées sur YouTube: la première et la seconde.
Pas mal, non? En tout cas, convaincant...Dans un coin de la scène, plongé dans la pénombre, encore inaccessible aux yeux du public, j'aperçois Cotton. Costume sombre, chemise bleu pétrole, casquette vissée sur la tête, je vois qu'il s'appuie sur une canne. Et, effet, quelques dix minutes plus tard, l'un des plus grands harmonicistes blues, l'inventeur du rock'n roll avec son "Rocket 88" monte difficilement sur scène sous les applaudissements d'une assistance qui semble être venue assister à un séance de tauromachie avec mise à mort en pochette-surprise. A 75 ans, Cotton me paraît bien diminué par rapport à ses fastes années où son jeu puissant, terreux et terriblement efficace était soutenu par une voix rauque et grasseyante.
Pas mal, non? En tout cas, convaincant...Dans un coin de la scène, plongé dans la pénombre, encore inaccessible aux yeux du public, j'aperçois Cotton. Costume sombre, chemise bleu pétrole, casquette vissée sur la tête, je vois qu'il s'appuie sur une canne. Et, effet, quelques dix minutes plus tard, l'un des plus grands harmonicistes blues, l'inventeur du rock'n roll avec son "Rocket 88" monte difficilement sur scène sous les applaudissements d'une assistance qui semble être venue assister à un séance de tauromachie avec mise à mort en pochette-surprise. A 75 ans, Cotton me paraît bien diminué par rapport à ses fastes années où son jeu puissant, terreux et terriblement efficace était soutenu par une voix rauque et grasseyante.
En hôte attentif, Kim se porte immédiatement aux côtés de l'un de ses mentors pour assurer le chant. Après quelques reprises de ses plus grands succès, Cotton est rejoint sur scène par Hubert Sumlin, le guitariste de Howling Wolf avc lequel il avait formé un duo en... 1944!
Chemise noire et blanche, chapeau et chaussures itou, je m'aperçois que Sumlin traîne derrière lui une sorte de valise dont je comprends vite qu'il s'agit d'un oxygénateur. "Ma foi, il l'ont sorti de la naphtaline", me dis-je. Dès les premiers accords, je comprends pourquoi les musiciens affublent désormais Hubert du sobriquet de "Stumbling" ("trébucheur", jeu de consonances avec son nom). Si je devais me livrer au même exercice, je prendrais les initiales de notre papy pour dire qu'à bientôt 79 ans, il est effectivement "HS". Mais faut bien croûter, n'est-ce pas... Mis mal à l'aise par ces airs conditionnés, je sors du club. Sur le parking, dans l'étuve de la nuit, on me tend un gros joint sur lequel je tire goulûment. Une demi-heure plus tard, je m'écroule sur mon plumard "king size", téléphone décroché, portable éteint et porte verrouillée. Dormir....
(A suivre...)
(A suivre...)
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