Dans les années cinquante, quel fut le plus gros vendeur disques de blues avec le plus de « singles » dans les « charts » ? Muddy Waters ? Faux! B.B. King ? Faux ! Little Walter ? Encore faux ! Ce fut le guitariste et harmoniciste Jimmy Reed, un p'tit gars de Dunleith (Mississippi).
Ses succès figurent au panthéon du blues: "Baby, What You Want Me To Do", "Bright Lights, Big City", "Going To New York", "Honest I Do", "Big Boss Man" –repris par Elvis Presley-- et "Ain't That Lovin' You, Baby". Le style de Reed était on ne peut plus simple: un rythme « boogie shuffle » un peu traînant soutenu par une « walking bass » assurée par son compère de toujours, Eddie Taylor. Et le tout agrémenté par un harmonica « country » joué, le plus souvent, en première position. Car Reed fut l'un des premiers professionnels à utiliser couramment la troisième octave pour ses enregistrements et son jeu a depuis été disséqué par nombre d'harmonicistes pour maîtriser les trous 7, 8, 9 et 10 où seuls les plus téméraires osent s'aventurer. La première chose à faire consiste à bien regarder où se trouvent les notes de la gamme, puis de la gamme blues, sur la troisième octave (notes soufflées en haut, notes aspirées en bas).
La seconde, et c'est le secret de Reed, consiste à apprendre à bien maîtriser les altérations soufflées, les "blow bends". Tout le jeu de notre homme consiste en effet à partir de la note altérée pour la "résoudre" en la laissant glisser dans la note franche, dans les trous 8, 9 et 10. L'altération blues la plus difficile est évidemment sur le trou n°10 où il faut parvenir à altérer le do d'un ton pour parvenir au si bémol.
En voici une l'illustration avec "Bright Lights, Big City", l'un des titres essentiels de la discographie de Reed qui, enregistré en 1956, comporte un sympathique petit solo joué dans la troisième octave (à 1'12" sur la piste audio ci-dessous, harmonica en la):
Lorsque ce ce solo ne vous posera plus de problème, continuez à travailler la troisième octave avec
"Honest I Do" et "Down in Virginia", deux autres classiques du grand Jimmy. Veillez à bien "traîner" sur les notes pour donner ce "feeling" sudiste à votre auditeur.
C'est en 1954 que Reed a enregistré son premier gros succès, "You Don't Have To Go", pour le label Vee Jay alors que le titre avait été refusé par Chess. Dès lors, le p'tit gars du Mississippi restera dans les "charts" jusqu'au début des années 60, année où Taylor l'a quitté pour entamer une carrière solo. Par la suite, miné par l’alcool, Reed ne se remettra jamais de la faillite de Vee Jay en 1966 et il est mort en 1976, à moins d'une semaine de son 51è anniversaire. Son influence sera pourtant phénoménale sur les maîtres du "swamp blues" louisianais, dont Lazy Lester et Louisiana Red (ce dernier adepte du "bottleneck"), Juke Boy Bonner, Van Morrison, les Rolling Stones, Elvis Presley et Tina Turner.
C'est en 1954 que Reed a enregistré son premier gros succès, "You Don't Have To Go", pour le label Vee Jay alors que le titre avait été refusé par Chess. Dès lors, le p'tit gars du Mississippi restera dans les "charts" jusqu'au début des années 60, année où Taylor l'a quitté pour entamer une carrière solo. Par la suite, miné par l’alcool, Reed ne se remettra jamais de la faillite de Vee Jay en 1966 et il est mort en 1976, à moins d'une semaine de son 51è anniversaire. Son influence sera pourtant phénoménale sur les maîtres du "swamp blues" louisianais, dont Lazy Lester et Louisiana Red (ce dernier adepte du "bottleneck"), Juke Boy Bonner, Van Morrison, les Rolling Stones, Elvis Presley et Tina Turner.
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